Motion moratoire maquettes MEEF Lyon/St Etienne
Les responsables des Masters MEEF 2nd degré et les équipes pédagogiques des Universités Lumière Lyon 2, Jean Moulin Lyon 3 et Jean Monnet Lyon 3 ont envoyé ce texte de motion à l’Inspé de Lyon, texte qui remontera au MEN et au MESRI, et qui a également été validé et envoyé par la majorité des parcours MEEF « 2nd degré » sur l’Académie de Lyon (une quarantaine de parcours).
En dépit de la crise sanitaire et de ses multiples répercussions sur nos charges d’enseignement, les maquettes des Masters MEEF des Universités Lyon 1, Lyon 2, Lyon 3 et Saint Étienne ont été préparées sur demandes et commande du Ministère avec mise en œuvre par les INSPEs.
Au moment de devoir faire remonter ces maquettes à l’INSPE pour le 27 janvier, nous constatons cependant les faits suivants :
Selon les disciplines, le programme précis et définitif du concours ainsi que son calendrier de déroulement ne nous ont toujours pas été communiqués par le ministère. Certaines disciplines ignorent les épreuves précises du concours.
Les conditions dans lesquelles les étudiant/es feront leurs stages de M2 n’ont toujours pas été clairement définies, et le statut des étudiant/es sera moins sécurisé qu’actuellement, même en alternance. Les étudiant/es pourront-ils tous faire leur stage dans les mêmes conditions ? Sur quels critères seront-ils/elles affecté/es dans les différentes organisations de stage ? A-t-on l’assurance qu’il y aura suffisamment de « berceaux » pour les accueillir et de tuteur/trices universitaires et en établissement pour le suivi des stagiaires ? Comment la charge de suivi des stagiaires par les tuteurs universitaires sera-t-elle valorisée, sachant les situations de sous-encadrement des formations dans les universités ?
La soutenabilité financière des maquettes n’est toujours pas établie.
Le financement des 33% d’heures/maquette assurées par les collègues du secondaire en service partagé ou autre statut n’a toujours pas été éclairci. Chaque discipline qui le souhaiterait disposera-t-elle d’un nombre suffisant de temps partagés pour répondre à la demande des 33% ? Le rectorat prendra-t-il en charge ce financement et si oui, à quelle hauteur ? Quelle visibilité financière avons-nous sur la balance d’échanges prévue en contrepartie dans le « Pôle Continuum », avec les interventions d’universitaires dans la formation continue ?
L’intégration des 33% d’enseignant/es du secondaire dans les maquettes universitaires pose de nombreuses questions encore non résolues : recrutement, échanges de services, organisation des emplois du temps… Les universités participeront-elles au recrutement de ces collègues qui intègreront leurs équipes pédagogiques ?
L’organisation et le financement des jurys de SIP n’ont toujours pas été clairement fixés. Cela soulève conjointement la question de l’évaluation dans cette APC visée : l’idée était de l’alléger en l’annualisant, or on ne sait pas à ce jour ce qu’il en sera, du CC(i) ou d’un jury final par Bloc ? ou avec une évaluation binaire et générale du Bloc ? quid de l’existence d’une deuxième session ?
L’organisation de l’année de M2 pour l’année de transition 2021-2022, avec la suppression du parcours M2B, suscite beaucoup d’inquiétudes également et soulève des questions qui s’annoncent complexes à gérer.
Le contenu et les modalités du continuum T0 à T6 sont inconnus.
Les responsables de parcours nourrissent de fortes inquiétudes quant aux conditions d’études très difficiles et dégradées mises en œuvre dans ce futur master : les conditions de cette réforme rendront de facto l’entrée dans le métier moins attractive, avec une année de M2 qui va s’orchestrer pour les étudiant/es autour d’un master à valider, un stage qui sera le point d’appui d’un oral du concours, le concours en lui-même et un mémoire de recherche individuel, sans parler d’un niveau B2 à valider en langue étrangère. Dans certains Masters où un nombre non négligeable d’étudiant/es sont en reconversion, il ne sera pas possible pour eux/elles de consacrer deux ans à leur formation. Ces Masters pourraient alors être vidés de leurs effectifs.
Dans ces conditions, et en raison de l’extrême difficulté du contexte actuel qui rend très lourds les échanges, et les mises au point indispensables entre les divers acteurs de ces futures maquettes, alors que nous sommes tou/tes épuisé/es, nous avons décidé de ne pas faire remonter ces maquettes, tant les incertitudes sont nombreuses, et ce dans l’intérêt même des formations MEEF « 2nd degré ».
Ainsi, nous plaidons pour un moratoire et une mise en place en septembre 2022.