Motion de la Section 14 du CNU

La 14e section du CNU constate avec préoccupation qu’elle est appelée à se prononcer sur les moyens et les critères d’une évaluation individuelle généralisée des enseignants-chercheurs que ceux-ci n’ont pas sollicitée et qui viendrait s’ajouter aux nombreuses formes d’évaluation, tant individuelle que collective, déjà présentes dans le cadre universitaire.

Elle exprime sa surprise face à l’absence, à ce jour, d’un diagnostic public sérieux sur le travail des enseignants-chercheurs qui justifierait la mise en place d’une procédure d’évaluation générale qui s’annonce extrêmement lourde et coûteuse. Elle exprime sa surprise face à l’absence, également, d’une politique explicite qui oriente le projet d’évaluation et lui fournisse des critères : il serait cohérent que le sens et les critères de l’évaluation soient en première instance indiqués par l’Etat qui l’ordonne, et ensuite examinés par les institutions censées la mettre en œuvre.

La 14e section du CNU jugerait extrêmement grave, dans ces conditions, la mise en place d’une procédure d’évaluation qui d’un côté viserait la simple sanction des enseignants-chercheurs dans une logique brutale de réduction des coûts du travail universitaire, et d’un autre côté se fonderait sur une appréciation hâtive et simpliste des carrières, des compétences et du travail de chacun. Elle demande formellement que la grande complexité du processus d’évaluation soit prise en compte par l’Etat, et que celui-ci indique explicitement la finalité et les moyens qu’il entend lui attribuer.


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